suspension des formations et réquisition des BFC

A la rentrée des vacances de Noël, les écoles de l’Allier ont reçu un mail de la Directrice
Académique des Services de l’Education Nationale indiquant la suspension des formations qui
mobilisent la brigade de formation continue (les remplaçant-es permettant aux professeur-es de
partir en formation) du lundi 13 janvier 2024 jusqu'aux congés d'hiver.


Voici comment Mme la DASEN justifie son choix : « Afin de pallier une recrudescence d'absences des enseignants en cette période hivernale, je vous informe que je mobilise la brigade de formation continue sur des remplacements, priorisant ainsi le face à face pédagogique. »

Nous trouvons la raison invoquée scandaleuse : " pallier une recrudescence d'absences des
enseignant-es en cette période hivernale" ! La DASEN fait donc clairement porter la responsabilité de cette annulation sur les professeur-es. Ces éléments de langage, qui relèvent du « profbashing » (absentéisme des enseignant-es), pour se dédouaner sont insupportables.

Comme s'il n'y avait pas un manque de remplacement depuis plusieurs années. Comme si il n'y avait pas plus de personnes malades l'hiver ! La réalité, c'est le manque de moyens de remplacement dû aux suppressions de postes (29 suppressions de postes premier degré à la rentrée 2023, 14 à la rentrée 2024 et 9 pour la rentrée 2025) qui conduit à cette situation et donc à la dégradation de la formation des enseignant-es. De plus, on peut craindre que suspendre 6 semaines de formation revient à en annuler une bonne partie car il sera très compliqué de trouver de nouvelles dates sur la fin de l'année.

L’institution doit assumer les choix politiques qui sont faits depuis des années : cette décision privant les professeur-es d’une formation pourtant déjà très insuffisante, pallie un manque et non pas une augmentation comme les éléments de langage de l’inspection le sous-entendent.

Nous regrettons et dénonçons, à travers cette annonce, le peu de considération pour les personnels :

  • Pour les enseignant-es qui se voient accusé-es d’absentéisme et dénié-es de leur droit à la formation.
  • Pour les formatrices et formateurs qui apprécieront le cas qui est fait de leur travail.
  • Pour les collègues brigades qui voient l’organisation de leurs missions modifiées comme s'ils ou elles n'étaient qu'une variable d'ajustement.

Mme la Dasen, nous pouvons dès à présent vous annoncer qu’à chaque hiver, il y aura des
personnels malades, et de plus en plus vu leurs conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. Ainsi pour éviter un manque d’enseignant-es nous vous réitérons les demandes qui sont faites depuis des années : recrutement de personnels (enseignant-es, médecins de prévention, aesh...) et davantage de considération pour ces dernier-es.