La lutte contre le harcèlement ne doit pas être que de la com’

Il y a quelques semaines, Le ministre de l’Éducation Nationale annonçait dans tous les médias sa volonté de lutter contre le harcèlement scolaire. Conférences de presse, grand plan d’action, priorité nationale, visites d’établissements sur-médiatisées, tournées des plateaux télés et radios… etc.

La concrétisation de ce battage médiatique arrive dans nos établissements de l’Allier. Et comme cela était prévisible, la mise en œuvre de ce plan de lutte contre le harcèlement n’est absolument pas à la hauteur de l’enjeu, puisqu’une fois de plus, il se fait à moyens constants.

 

Ainsi les enseignant-es des écoles de l’Allier ont été destinataires (ou vont bientôt l’être) d’un mail de leur IEN les informant de quelles façons ces dernier-es souhaitaient mettre en place le plan de lutte contre le harcèlement scolaire (dispositif pHARe). D’après nos retours, cela prendrait la forme de réunions de deux heures, le soir après la classe ou le mercredi afin de présenter et d’informer les personnels sur les démarches à suivre en cas de problèmes de harcèlement dans leur école. Quoiqu’il en soit, ces initiatives aussi diverses qu’inadaptées à l’enjeu, ont pour point commun qu’elles reposent sur le bénévolat des enseignant-es puisqu’elles ont lieu sur le temps personnels.

Les enseignant-es sont les premier-es concerné-es par le fléau du harcèlement scolaire. Ils et elles sont directement et quotidiennement en contact avec les élèves victimes et les harceleur-euses. Les enseignant-es sont également les plus exposé-es aux familles. Ils et elles ont pleinement conscience de l’ampleur du phénomène. A ce titre, nous avons droit et nous devons exiger un véritable et sincère investissement de l’institution pour faire face à ces situations si complexes.

 

C’est pourquoi SUD éducation :

 

  • s’oppose à la création d’une énième mission sans moyens supplémentaires.
  • dénonce la tenue des réunions sur le temps personnel dont le seul but sera de nous expliquer comment se débrouiller seul-es en cas de problèmes.

 

Nous revendiquons :

 

  • une formation digne de ce nom sur le temps de classe ( car les fameuses 108h sont déjà largement remplies!) avec une prise en charge des élèves par des brigades. Une formation s’étalant sur plusieurs jours prodiguée par des spécialistes car il nous semble que le harcèlement n’est pas un sujet qui se traite en deux heures en fin de journée.
  • le recrutement de médecins et d’infirmier-es scolaires permettant à des professionnel-les de santé de détecter des situations sanitaires et/ou psychologiques préoccupantes avant qu’il ne soit trop tard.
  • le recrutement de psychologues scolaires et d’assistant-es sociaux afin de permettre à nos élèves d’échanger avec des professionnel-les formées à recueillir leur parole.
  • des effectifs par classe permettant de minimiser les risques de conflits et fournissant des conditions de travail propices à la coopération et l’empathie.

 

En cas de pression, de remarque inadaptée ou culpabilisante de la part de votre IEN, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.