Des évaluations nationales au pilotage pédagogique
Face aux résistances passées contre la mise en place des évaluations nationales, notre hiérarchie avait jusqu’à maintenant opté pour une stratégie implicite de conciliation : « faites-les passer et après on vous fiche la paix ». Maintenant que le passage des évaluations s’est banalisé et généralisé, une autre phase se met en place : le contrôle de nos pratiques de classe, nos projets d’école en fonction des résultats des évaluations nationales.
On exagère ?
Voyez cette vidéo où l’inspectrice Générale Madame Abraham explique comment les résultats des évaluations nationales doivent être le fil rouge du travail dans les écoles. Lors de formations de directrices et directeurs, on leur demande de mener les réunions de conseil des maître·sses de façon à ce que le bien-fondé des exercices et des conditions de passation des évaluations ne soit pas questionné. Depuis quelque temps, des équipes sont contraintes d’utiliser de façon uniforme et standardisée des séances de classe pour améliorer les résultats d’items chutés. Des formatrices et formateurs académiques conseillent aux enseignant·e·s de maternelle de préparer les évaluations nationales de CP ! Et on pourrait multiplier les exemples.
Pas si grave ?
Quid alors de notre technicité et inventivité pédagogiques si souvent nécessaires pour enrôler nos élèves et aider celles et ceux en difficulté ? Quid des apprentissages non mesurables : esprit critique, coopération, créativité, culture scientifique, littérature, etc. ? Ce sont bien le cœur et le sens de notre métier qui sont attaqués.
QUE FAIRE ?