Alors que le second degré subit, depuis l’ère Blanquer, de lourdes suppressions de postes (8400 suppressions de postes soit 170 collèges depuis 2017), le premier degré est à son tour pris pour cible.
Les 64000 élèves en moins dans le premier degré auraient dû permettre au ministère d’augmenter le nombre de remplaçant·es et de baisser le nombre d’élèves par classe, au contraire le gouvernement a fait le choix de l’austérité budgétaire. Le nombre de postes va baisser partout sauf dans 6 académies (Créteil, Montpellier, Nice, Versailles, Guyane, Mayotte). Certaines baisses sont très brutales : l’académie de Lille avait bénéficié de la création de 20 postes à la rentrée 2022, elle en perd 150 à la rentrée 2023. C’est l’académie de Paris qui subit la plus forte baisse avec 155 suppressions de postes. Pour SUD éducation, la baisse du nombre d’élèves doit permettre de remettre l’école à flot, pas de faire encore des économies.
Dans le second degré, le ministère annonce 500 nouvelles suppressions de postes alors que les effectifs d’élèves sont stables. Ces suppressions de postes annoncent une baisse de l’offre de formation (en particulier dans les lycées professionnels), une augmentation du nombre d’élèves par classe (en moyenne 26 élèves par classe en collège et plus de 30 en lycée), une dégradation continue des conditions de travail ainsi qu’un mouvement entravé pour les personnels.
Cette politique de suppression de postes a pour effet d’aggraver les inégalités sociales. Le gouvernement a fait le choix d’une école du tri social, qui abandonne les élèves les plus vulnérables et qui ne se donne pas les moyens de lutter contre les discriminations sexistes, racistes et validistes. SUD éducation est particulièrement inquiet de la santé et de la sécurité des personnels dans ce contexte de dégradation du service public d’éducation. Cette année encore, l’enseignement public est davantage impactée par les suppressions de postes que l’enseignement privé avec trois fois plus de suppressions dans le public que dans le privé.
Pourtant l’école a besoin d’un plan d’urgence : les personnels revendiquent une augmentation des salaires, des recrutements, la titularisation des personnels contractuels, une formation adaptée au terrain, une amélioration des conditions de travail et des moyens pour l’école inclusive à commencer par la création d’un statut de la Fonction publique pour les personnels AESH.
SUD éducation exige un plan d’urgence pour l’école, qui passe par des recrutements massifs de personnels titulaires afin de construire une école publique laïque et émancipatrice pour toutes et tous.
Académie | Premier degré | Second degré |
Aix-Marseille | 0 | 49 |
Amiens | -77 | -65 |
Besançon | -52 | -69 |
Bordeaux | -30 | -10 |
Clermont-Ferrand | -58 | -18 |
Corse | 0 | 5 |
Créteil | 65 | 70 |
Dijon | -72 | -99 |
Grenoble | 0 | -9 |
Lille | -150 | -160 |
Limoges | -23 | -18 |
Lyon | 0 | 65 |
Montpellier | 17 | 90 |
Nancy-Metz | -85 | -54 |
Nantes | -78 | -30 |
Nice | 60 | 60 |
Orléans-Tours | -81 | 0 |
Normandie | -99 | -105 |
Paris | -155 | -182 |
Poitiers | -60 | -25 |
Reims | -58 | -52 |
Rennes | -60 | -30 |
Strasbourg | -43 | -40 |
Toulouse | -42 | 50 |
Versailles | 70 | 55 |
Guadeloupe | -25 | -106 |
Guyane | 74 | 60 |
Réunion | 28 | -17 |
Martinique | -35 | -56 |
Mayotte | +168 | 150 |
Réserve | -135 postes réservés pour le plan autisme | |
Total | -802 | -491 |